Immigrée clandestine : c'est mon statut officiel. J'ai bien du mal à me sentir immigrée, et clandestine. Je suis née ici, j'y ai appris à lire et à écrire. Je suis partie avec mes parents quand ils sont "rentrés au pays", je suis revenue avec une bourse pour étudier. Je suis restée après la fac, j'avoue que je n'en n'ai pas le droit.
Je fais ce que font les clandestines : travail au noir. Je suis parfois femme de ménage, parfois "assistante domicilaire", c'est-à-dire femme de ménage améliorée. Faire les courses, faire la cuisine, soins corporels pour des personnes qui deviennent trop agées pour faire ça seules.
J'ai travaillé longtemps pour Madame S., qui vit avec son fils Roland, célibataire plus ou moins endurci. Madame S. a mal dans tous les os. Roland, "Monsieur Roland", pourrait bien lui donner l'aide qu'elle me demande, mais Monsieur Roland, 30 ans, est un peu paresseux. Il est gentil, n'est pas laid, me traite galamment, et n'a jamais essayé de me tripoter. Il rentre le soir pour dîner, et quand je le croise il a un mot charmant, un clin d'oeil, avec tout ce qu'il faut d'ironie pour que jamais je ne puisse croire que la drague est sérieuse. Peut-être Monsieur Roland ne fraye pas avec les immigrées clandestines, peut-être ne me trouve-t-il pas à son goût, peut-être est-il fidèle à un amour que je ne connais pas.
Madame S. me traite avec courtoisie et me paye ponctuellement.
Jusqu'à ce que. En Septembre, Monsieur Roland a eu le stupide "accident du barbecue". Barbecue avec des amis, rallumer le feu avec de l'alcool, jet de flammes, brulures graves, hôpital. De la chance, finalement, son visage n'a pas été touché, mais il est rentré de l'hôpital avec les deux mains bandées jusqu'aux coudes, déprimé, des semaines de convalescence triste en perspective, il ne me fait plus le petit charme ironique auquel je m'etais habituée.
Madame S. m'a demandé de venir désormais tous les jours, presque à temps plein, prendre soin de son fils plus que d'elle. Quand elle sort, je suis la nounou de son fils trentenaire et déprimé. Lorsqu'elle va chez sa fille, je donne à manger à Roland comme à un bébé. Il écarte ses bras inutiles, il avale tristement, il a honte de son impuissance à tenir une petite cuiller.
Pour ses dernières petites vacances, Madame S. est partie une semaine chez sa fille. Roland n'a pas voulu suivre, trop déprimé. Madame S. m'a demandé, si je voulais bien, si ça ne me dérange pas, bien sûr je serai payée un peu plus, etc... De 9 heures le matin jusqu'au dîner, une semaine.
Je n'avais pas prévu, ni Roland, ni Madame S., nous n'y avions pas pensé, la toilette.
Le deuxième jour, Roland m'a demandé embarassé si je pouvais l'aider. Enlever le peignoir, le pyjama, debout dans la baignoire, savonner le dos, savonner, bon. Début d'érection, je regarde ailleurs, il a autant honte que moi. Le reste de la journée est un peu lourd, je crois qu'il viens de réaliser qu'il devra accepter ça pendant une semaine.
La scéance du bain me torture toute la soirée - je n'ai pas très envie de recommencer le lendemain. Il ne doit pas en avoir plus envie que moi.
Nous avons retardé le plus possible, en fin d'après-midi il m'a dit "bon, je vais me laver", comme s'il pouvait le faire tout seul. Je l'ai aidé : debout dans la baignoire, il a les bras écartés en l'air pour ne pas mouiller les bandages, il me parle d'un film vu hier soir à la télé, tout pour penser à autre chose. "Tournez-vous, s'il-vous plait, Monsieur Roland", je suis franchement mal à l'aise. Il accélère le rythme de la description du film, j'essaie de ne pas savonner son pénis, je passe rapidement avec le gant, rinçage, rhabillage.
Je suis pas sûre qu'il soit obligatoire de se laver tous les jours, mais ce sont des endroits qui ont besoin d'hygiène. J'essaie de m'imaginer en infirmière blasée.
Je ne sais pas comment il a fait, mais ce matin il est totalement habillé quand j'arrive, j'y vois un bon présage. Effectivement, jour sans toilette. En rentrant, je pense juste que demain sera "obligatoire".
Madame S. téléphone deux fois par jour, Roland la rassure, il a un ton dégagé. Après le déjeuner, il dit "je suis désolé, mais il faudrait...". Il a perdu son air insouciant, il va vers la salle de bain comme à la torture. Avant même d'entrer dans la baignoire, son érection est très forte. Il me tourne le dos, je savonne, je rince, il se tourne, bras écartés, un peu ridicule. Je fais l'erreur de le regarder une seconde dans les yeux, lorsque je baisse le regard, ce n'est pas un pénis que je vois, c'est le sexe de Roland. Je ne suis pas excitée, mais je sais que je suis en train de laver un homme qui bande à cause de moi. Il a une sorte de contraction quand je le lave, j'essaie de faire vite. Je ne sais pas s'il le fait exprès ou pas, mais en l'aidant à sortir de la baignoire, il est un instant en déséquilibre, presque collé à moi, par réflexe je l'entoure.
Le reste de la journée est morose. Je me souviens de l'avoir eu nu dans mes bras, d'avoir senti son sexe contre moi. Soirée entre amis, je me fais ramener à la maison par un vague ami d'ami qui pose sa main sur ma cuisse, je lui trouve un air d'abruti, quand il arrive devant la porte de l'immeuble je lui dis que je dois y aller, mon mari m'attend. Il comprend très bien, se penche pour ouvrir la portière, m'embrasse. Je dis non, il met sa main entre mes cuisses, je pense à Roland, et à K. qui m'attend. "Il faut que j'y aille, vraiment", il me dit qu'il espère me revoir bientôt, je suis furieuse, je ne fais rien, il sort son sexe, je me penche pour le prendre dans la bouche, il n'a pas bon goût, je vois le sexe de Roland. Je pars en courant, il m'insulte, allumeuse, salope.
K. est plein de tendresse, il me voit prête à exploser, ne fais rien qui puisse m'enerver. Au lit, quand je le touche, je pense que c'est le troisième pénis en érection que j'ai dans la main depuis ce midi.
J'ai préparé le déjeuner, fait du repassage, je demande à Roland s'il veut se laver maintenant ou plus tard, c'est maintenant. Je suis appréhensive, pas lui, il sifflote. Je lui retire son pyjama, il entre dans la baignoire, il n'a rien, pas l'ombre d'une excitation. Il a du mentaliser ça depuis hier, self-controle. Je suis totalement désarçonnée, je m'attendais à tout sauf à ça. Il me tourne le dos, les avant bras collés contre le mur de la salle de bain, comme si je n'existais pas. Je savonne doucement, j'enlève le gant, je lui savonne les fesses, il arrête de siffloter. Je savonne entre ses cuisses, je touche son sexe en passant entre les cuisses, quand même, j'existe. j'ai son sexe dans la main, il arrête de respirer. Je le lâche, il respire, je joue à ça trois fois de suite, il demande "mais vous jouez à quoi ?". Ma main savonne entre ses fesses, je me n'étais jamais intéressée comme ça aux fesses d'un homme, j'enfonce un doigt dans son anus, le savon fait glisser, il s'est raidi, ne laisse pas échaper un souffle. "tournez vous, Roland, s'il vous plait", mon doigt s'échappe, je rince son sexe, je le masturbe, je savonne, je rince, il commence à souffler, il me dit "je ne suis pas confortable", j'arrête, lui tends son peignoir.
"ce n'est pas ce que je voulais dire", mais je suis déjà retournée dans la cuisine.
Il m'appelle depuis sa chambre, je voudrais être ailleurs, il est assis au bord du lit, l'air d'un chien battu. Je m'assieds à côté de lui, je me sens stupide, son sexe est droit, il a ses mains bandées inutiles, je voudrais le soulager mais je ne peux pas. "Ma mère rentre demain", il dit ça comme si c'était une explication. Il s'assied en tailleur sur le lit, en regardant son sexe. Je remonte ma jupe, je me masturbe devant lui, je pense "je devrait le prendre contre moi", mais je ne peux pas. Il me regarde comme si j'etais une martienne. Au moment de jouir, l'image de l'abruti d'hier me revient, je ne jouis pas. Je retire ma culotte, je m'allonge sur Roland, il glisse en moi sans effort, il me dit qu'il voudrait voir mes seins. Je me dégage, me met nue, je le suce, il vient presque aussitôt, son sperme est salé.
A la maison, je prend K. dans la bouche, je trouve injuste de ne pas lui donner ce que j'ai donné à Roland. Quand il s'est endormi, je me masturbe, je trouve enfin le plaisir.
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