mercredi, novembre 19, 2008

Coup sur coup, en moins d'une heure, L., Luc et Roland ont téléphoné. L. parce qu'il faut faire la paix. Luc, parce qu'il bande et qu'il n'en peut plus. Roland, parce que je l'évite en partant chaque soir de chez Madame S. avant qu'il ne rentre du boulot (il a raison, je l'ai fait exprès).

Déjeuner avec L. à la maison, avant-hier. Elle ne me dit pas un mot de Roland, juste qu'on ne pas continuer à se faire la tête pour des histoires de cul avec un type qu'elle ne connait pas. J'étais triste durant tout ce temps où je la croyais fâchée, je suis moins contente que ce que je croyais à l'annonce de la réconciliation. Je pense à chaque minute qu'elle va m'entourer de ses bras, et je n'en ai pas très envie, mais non, elle est juste venue bavarder. Nous nous parlons toutes proches, comme toujours, et je la regarde dans les détails, j'ai un peu honte, je la compare à S. Je dois être un peu inconsciente, parce qu'à un moment j'entends sa voix qui me dit "Anita, ce ne sont pas des légumes, ce sont mes seins". Je vois mes mains, effectivement, je suis en train de soupeser. S. a des seins petits, ronds, que j'ai aspirés les yeux fermés. L. a des seins lourds, plus mous. Elle me regarde avec un peu d'étonnement, je revois encore S. qui m'interdit de caresser plus bas que son ventre, je voudrais imaginer. Les cuisses de L. me paraissent grossières, je ferme les yeux, je devine qu'elle écarte sa culotte, le goût de L. m'est familier. Son plaisir devrait l'être, mais sa respiration, ses bruits, ses gémissements me gênent : S. était silencieuse, à peine un souffle quand elle avait joui, L. crie presque, tremble, retient ma tête contre elle, se plaque contre ma bouche. "tu es sûre que ça va ?", elle n'essaie pas de me toucher, me dit qu'elle m'adore, que si je veux on va au ciné, qu'elle ne se fâchera plus avec moi. C'est maintenant qu'elle redevient mon amie, elle s'en va quand j'aurais enfin voulu qu'elle me touche.

lundi, novembre 17, 2008

Fin de semaine avec un ange. Elle est repartie hier soir. Elle, c'est S., cousine au quatorzième degré de K. Cousine de l'ex-mari d'une cousine de K., et dans l'échelle de valeurs familiales de K. c'est à peu près l'équivalent d'une soeur jumelle. Ils se sont probablement vus une douzaine de fois dans leur vie, mais la famille, ça ne se discute pas (sauf que je n'ai pas le droit d'aller chez sa mère, mais c'est une autre histoire).

Alors quand S. a téléphoné l'autre jour pour dire qu'elle venait ici pour voir des amis, pour cause de grève Air France e changements de plans, K. a automatiquement réservé le canapé du salon pour elle, pas question qu'elle aille ailleurs.

Et c'est moi qui l'ai accueillie Samedi, K. ne rentrait que plus tard. J'ai beau savoir que, techniquement, nous avons à peu près le même âge, elle me semble trois fois plus jeune. Un peu de timidité, nous nous sommes croisées une fois il y a deux ans, à Paris. Elle se pose sur le canapé, bulle gracieuse, jambes repliées sous elle, je crois qu'elle a les yeux bleu marine mais je ne sais pas si ça existe. Je lui montre un album avec des photos de K. enfant, elle rit. Je suis assise à côté d'elle, je me fait l'impression d'être un camion à côté d'une gazelle. Elle est attentive aux photos, je caresse ses cheveux, elle se pose contre moi : je suis devenue un coussin, je crois. "Tu en as d'autres ?" elle parle des photos. Oui, mais il faudrait que je bouge, que je me lève, j'ai peur de ne pas la retrouver quand je reviens du tiroir où sont les photos. Elle reprend place, se laisse caresser. Je me hasarde vers le cou, je me penche, des bisous qu'elle prend en souriant, sans cesser de feuilleter l'album.

Je suis une gourde, mais je voudrais la caresser encore. Ma main s'aventure sur son genou, et puis un peu plus haut, et puis vers des mystères chauds, et puis "non, pas ici, non". Elle se tait une seconde, et puis elle ajoute "s'il te plait", et elle pose sa main contre son pubis, petit rempart au poignet fin. Je crois qu'elle va s'échapper, mais non, elle continue de regarder les photos, blottie contre moi. "les bisous, tu continues, si tu veux". Je veux, oui, je continue. Je voudrais l'avaler toute entière, je me contente de grignoter le cou. Elle a repris sa main, je m'aventure, "non, pas ici, non".

L'album est fini, je suis prête à voir la fin du moment, mais elle reste contre moi, se laisse caresser, je l'entend me dire "si tu veux, je me mets toute nue". Je n'ai pas répondu qu'elle se déshabille, tout simplement, comme si elle allait prendre une douche, et puis revient vers moi. Le corps que j'ai dans les bras est un bijou. "tu devrais te mettre toute nue aussi". Elle n'a pas pour moi la pudeur qu'elle a pour elle, et viens aussitôt m'embrasser, glisse en une seconde un doigt, une bouche, je crois que je suis au paradis.

Longtemps, après que j'ai joui, elle me garde contre elle, sans bouger d'un millimètre, et moi non plus je n'ose pas bouger. Et puis elle m'allonge sur le divan, vient sur moi, à califourchon, me regarde comme si elle me découvrait maintenant, glisse ses mains sous elle et commence à se masturber. Je crois que maintenant je peux la caresser, je glisse moi aussi une main, sa voix douce qui reprend "non, ici non, s'il-te-plait". Après tout, je ne suis pas obligée de tout comprendre. Je l'entoure de mes bras, la laisse se guider dans son monde, elle respire à peine, et puis juste un petit bruit avant que je sente tout son poids sur moi. Nous avons du rester un an comme ça, sans bouger.

Elle puis elle s'est relevée, m'a posé un petit baiser sur le coin de la lèvre, s'est habillée. J'avais l'air bête toute nue, je me suis habillée aussi. Je devais avoir des questions dans les yeux, parce qu'elle m'a dit "excuse-moi, c'est parce qu'avec les filles, je n'aime pas tellement ça".

S. dis-moi juste une chose, si tu n'aimes pas ça avec les filles, alors avec les garçons, tu fais quoi au juste ?

K. est rentré, ils se sont raconté la moitié de leur vie, nous sommes allés tous les trois manger une pizza dehors, rentrés à la maison, il ne s'était rien passé. Nous avons ouvert le canapé, mis un drap et une couette pour elle, et puis nous sommes allés au lit. J'ai dit à K. "chut, tu n'a pas peur qu'elle nous entende", il a rit, c'est bien la première fois que je me préoccuppe de ce genre de pudeur, qu'il y a un petit bout de lui qui n'a pas peur du bruit, j'ai vite parlé à ce bout là de K., je crois que j'ai fait un peu de bruit.

K. s'est endormi, je suis allée à la salle-de-bain, l'ange dormait.

Hier en fin d'après-midi, j'ai dit que j'accompagnais S. quand elle est repassée à la maison, prendre son sac. Á la gare, elle m'a prise dans ses bras, ça a duré une douzaine de jours, "je t'aime tant, Anita, je t'aime tant", elle puis elle est montée dans son train.

Moi aussi je t'aime tant, S. Je n'ai pensé qu'à de bonnes choses. Je t'aime tant, S.

lundi, novembre 10, 2008

L. ayant passablement refroidi mes ardeurs, je suis furieuse et triste. Oui, j'ai couché avec Roland "pour de bon". J'ai beau tourner l'histoire dans ma tête dans tous les sens, je sais qu'elle a un peu raison : ce n'est pas pareil que d'habitude. Elle n'est peut-être pas la mieux placée pour me faire la leçon, mais pour la première fois depuis très longtemps, je me suis abandonnée. Laissée prendre. Donner du plaisir sans penser à moi, essayer de fondre. Bref, j'ai trompé K.
Je me marmonne que c'est fini, que je ne retoucherai pas à Roland, qu'il ne me touchera plus. Trois fois au téléphone avec L., essayer de me faire pardonner. Elle me répond "peut-être que tu es amoureuse, mais lui, il couche avec la bonne, c'est tout". Un moment avant de réaliser que je suis la bonne, que, en effet, je continue de faire la vaisselle, le ménage, le repassage, préparer le dîner pour Roland, quand il arrive après que je sois partie. Je suis la bonne de Roland.
Je réalise aussi que me faire pardonner de K. voudrait dire lui expliquer, pour lui demander pardon, évidemment impossible. Et je suis triste parce que je crois que L. est fâchée avec moi. Mot de L. sur Roland : "en plus, un comptable!".

Et donc, j'ai répondu à Luc, au lieu de lui raccrocher au nez. Oui, ça va, oui, ça fait super longtemps qu'on ne s'est pas vus, oui, je sais qu'il pense à moi. Et pourquoi pas à midi, d'accord ? D’accord.

Qu'est-ce qui me prend, je n'en sais rien. Je ne sais pas ce qui m'énerve le plus chez Luc. Qu'il soit à ce point stupide, qu'il soit persuadé que "nous deux c'est super" ? Qu'un idiot pareil soit capable de me faire jouir ? J'arrive quand il arrive, lui aussi, à la porte de son immeuble "j'ai raconté un truc au bureau, mais on n'a pas tellement de temps", ça tombe bien, tu vois. Je jette un œil sur sa bibliothèque, la moitié des livres sont des manuels d'informatique, ce type est franchement passionnant. Il est déjà derrière moi, a me susurrer des trucs qu'il doit trouver romantiques. Je répète ma question : comment se fait-il que je sois excitée avec un type que je ne supporte pas ?

Il est à genoux derrière moi, le nez dans mes fesses, il m'écarte pour lécher, et moi, debout, je regarde le dos d'un livre qui s'appelle "PHP : programmation de bases de données pour le marketing relationnel". Il y a un doigt qui rentre dans moi, nous allons comme une créature à pattes étranges vers le canapé, ma culotte reste en chemin. C'est moi qui suis à genoux, maintenant, je pense qu'il voit ça comme un partage des tâches : il a fait son boulot, à moi de sucer. Connard. C'est pour moi que je suis venue, Luc, pas pour toi, c'est pour jouir avec la tête toute pleine d'image de Roland, pas pour te donner du plaisir.

Je prends sa main pour qu'il se masturbe dans ma bouche, et je me caresse, je n'entend rien de ses grognements, que Roland, Roland, c'est lui qui me caresse, c'est sa queue qui est dans ma bouche, je jouis quand il éjacule, c'est Roland qui vient de prendre du plaisir en moi, c'est le sexe de Roland que je prend dans ma bouche maintenant, pour sa chaleur, ses tremblements, c'est Roland que je j'entoure de mes bras, c'est sur les genoux de Roland que je monte, pour sentir au fond de moi un dernier spasme.

"tu es une belle salope, hein ?". Evidemment, il a bien fallu par ouvrir les yeux, réveil brutal, je m'échappe de Luc, au moins il n'a pas parlé de photo. Je voudrais prendre une douche, mais sûrement pas ici. Salut, Luc, ne sois pas en retard à ton boulot, moi aussi il faut que j'y aille.

jeudi, novembre 06, 2008

Donc, je suis allée chez Roland. Ce n'est pas comme ça : je suis allée, comme d'habitude, chez Madame S., faire le ménage, après avoir fait des courses en chemin, sachant qu'elle ne serait pas là et que Roland serait là.
Je suis allée faire le ménage en ayant pris soin de comment je m'habillais. Je suis allée faire le ménage en pensant que j'allais peut-être (surement) faire l'amour avec Roland. Qui m'attendait.
C'était un peu une première fois : depuis le début, nos tripotages sont le fait du hasard, sont frustrants. Je pouvais aussi ne pas aller et sauver un bout de ma morale. Roland n'avait pas l'air plus à l'aise que moi. J’ai déposé les courses dans la cuisine, commencé à ranger, après-midi de travail, et lui à me suivre comme un chiot, à parler de tout et rien, ne sachant pas plus que moi s'il allait sauver sa morale.
Sur le même ton, il m'a dit qu'il bandait. J'ai mis une grosse seconde à comprendre qu'il avait changé de conversation. Il m'a dit qu'avec ses mains qui fonctionnent, maintenant, il se masturbe en pensant à moi, souvent. Qu'il aimerait que maintenant, mais peut-être plutôt dans la chambre.

"Qu'est-ce que je fais ?", il a demandé ça comme si j'avais un doute. Comme ça me paraissait évident, je n'ai pas répondu, mais il a dit "je veux t'entendre le dire". Alors il m'a entendue, et je me suis entendue, dire "tu écartes mes genoux, tu embrasses mes jambes, tu embrasses ma culotte" et j'ai dit "j'aimerais que tu embrasses mes seins, aussi". Je le trouvais beau, mais l'air un peu bête avec son sexe qui dépassait de la braguette, mais je voulais qu'il s'occupe de moi, et lui raconter, qu'il entende, "tu me caresses", j'étais toujours un peu gênée par le couleur bizarre de ses mains.

Toujours, nous avions fait des jeux, quand il avait les mains bandées des jeux où il m'appartenait, après des caresses volées. Nous étions pour la première fois tous les deux tous nus avec du temps, lui sur moi à me faire sentir son poids et tout entier dans moi. J'ai pensé que c'est avec K. que je fais l'amour comme ça, il a passé ses mains sous mes fesses, il a joui, j'ai aimé être avec lui à ce moment. Il demande "mais tu n'es pas venue ?", mais je m'en moque. Je l'ai embrassé comme une amoureuse, des bisous petits, dans le cou, le sentant dans moi. Il s'est presque endormi. Je l'ai laissé qui me souriait.

Je téléphone à L. aussitôt sortie, comme une collégienne. Je rêve qu'elle me dise "raconte, raconte!", me dise de venir, qu'elle me prenne comme elle sait faire dans ses bras. Elle me dit que je n'aurais pas du, que K., que je ne suis pas obligée de dire oui à tout le monde. Elle ne me dit pas de venir avec elle. Elle me dit que coucher avec un type, si c'est ça qui me manque, elle m'en présente douze. Mais faire ça à K., le tromper, non.

Je rentre sale à la maison.