jeudi, novembre 06, 2008

Donc, je suis allée chez Roland. Ce n'est pas comme ça : je suis allée, comme d'habitude, chez Madame S., faire le ménage, après avoir fait des courses en chemin, sachant qu'elle ne serait pas là et que Roland serait là.
Je suis allée faire le ménage en ayant pris soin de comment je m'habillais. Je suis allée faire le ménage en pensant que j'allais peut-être (surement) faire l'amour avec Roland. Qui m'attendait.
C'était un peu une première fois : depuis le début, nos tripotages sont le fait du hasard, sont frustrants. Je pouvais aussi ne pas aller et sauver un bout de ma morale. Roland n'avait pas l'air plus à l'aise que moi. J’ai déposé les courses dans la cuisine, commencé à ranger, après-midi de travail, et lui à me suivre comme un chiot, à parler de tout et rien, ne sachant pas plus que moi s'il allait sauver sa morale.
Sur le même ton, il m'a dit qu'il bandait. J'ai mis une grosse seconde à comprendre qu'il avait changé de conversation. Il m'a dit qu'avec ses mains qui fonctionnent, maintenant, il se masturbe en pensant à moi, souvent. Qu'il aimerait que maintenant, mais peut-être plutôt dans la chambre.

"Qu'est-ce que je fais ?", il a demandé ça comme si j'avais un doute. Comme ça me paraissait évident, je n'ai pas répondu, mais il a dit "je veux t'entendre le dire". Alors il m'a entendue, et je me suis entendue, dire "tu écartes mes genoux, tu embrasses mes jambes, tu embrasses ma culotte" et j'ai dit "j'aimerais que tu embrasses mes seins, aussi". Je le trouvais beau, mais l'air un peu bête avec son sexe qui dépassait de la braguette, mais je voulais qu'il s'occupe de moi, et lui raconter, qu'il entende, "tu me caresses", j'étais toujours un peu gênée par le couleur bizarre de ses mains.

Toujours, nous avions fait des jeux, quand il avait les mains bandées des jeux où il m'appartenait, après des caresses volées. Nous étions pour la première fois tous les deux tous nus avec du temps, lui sur moi à me faire sentir son poids et tout entier dans moi. J'ai pensé que c'est avec K. que je fais l'amour comme ça, il a passé ses mains sous mes fesses, il a joui, j'ai aimé être avec lui à ce moment. Il demande "mais tu n'es pas venue ?", mais je m'en moque. Je l'ai embrassé comme une amoureuse, des bisous petits, dans le cou, le sentant dans moi. Il s'est presque endormi. Je l'ai laissé qui me souriait.

Je téléphone à L. aussitôt sortie, comme une collégienne. Je rêve qu'elle me dise "raconte, raconte!", me dise de venir, qu'elle me prenne comme elle sait faire dans ses bras. Elle me dit que je n'aurais pas du, que K., que je ne suis pas obligée de dire oui à tout le monde. Elle ne me dit pas de venir avec elle. Elle me dit que coucher avec un type, si c'est ça qui me manque, elle m'en présente douze. Mais faire ça à K., le tromper, non.

Je rentre sale à la maison.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je découvre ton blog et ton écriture.

C'est différent.
J'aime beaucoup cette pseudo naïveté, ces mots simples, cette légèreté qui cache difficillement un malaise qu'on voudrait palper davantage...
J'aime.

anita a dit…

merci d'aimer!