lundi, novembre 17, 2008

Fin de semaine avec un ange. Elle est repartie hier soir. Elle, c'est S., cousine au quatorzième degré de K. Cousine de l'ex-mari d'une cousine de K., et dans l'échelle de valeurs familiales de K. c'est à peu près l'équivalent d'une soeur jumelle. Ils se sont probablement vus une douzaine de fois dans leur vie, mais la famille, ça ne se discute pas (sauf que je n'ai pas le droit d'aller chez sa mère, mais c'est une autre histoire).

Alors quand S. a téléphoné l'autre jour pour dire qu'elle venait ici pour voir des amis, pour cause de grève Air France e changements de plans, K. a automatiquement réservé le canapé du salon pour elle, pas question qu'elle aille ailleurs.

Et c'est moi qui l'ai accueillie Samedi, K. ne rentrait que plus tard. J'ai beau savoir que, techniquement, nous avons à peu près le même âge, elle me semble trois fois plus jeune. Un peu de timidité, nous nous sommes croisées une fois il y a deux ans, à Paris. Elle se pose sur le canapé, bulle gracieuse, jambes repliées sous elle, je crois qu'elle a les yeux bleu marine mais je ne sais pas si ça existe. Je lui montre un album avec des photos de K. enfant, elle rit. Je suis assise à côté d'elle, je me fait l'impression d'être un camion à côté d'une gazelle. Elle est attentive aux photos, je caresse ses cheveux, elle se pose contre moi : je suis devenue un coussin, je crois. "Tu en as d'autres ?" elle parle des photos. Oui, mais il faudrait que je bouge, que je me lève, j'ai peur de ne pas la retrouver quand je reviens du tiroir où sont les photos. Elle reprend place, se laisse caresser. Je me hasarde vers le cou, je me penche, des bisous qu'elle prend en souriant, sans cesser de feuilleter l'album.

Je suis une gourde, mais je voudrais la caresser encore. Ma main s'aventure sur son genou, et puis un peu plus haut, et puis vers des mystères chauds, et puis "non, pas ici, non". Elle se tait une seconde, et puis elle ajoute "s'il te plait", et elle pose sa main contre son pubis, petit rempart au poignet fin. Je crois qu'elle va s'échapper, mais non, elle continue de regarder les photos, blottie contre moi. "les bisous, tu continues, si tu veux". Je veux, oui, je continue. Je voudrais l'avaler toute entière, je me contente de grignoter le cou. Elle a repris sa main, je m'aventure, "non, pas ici, non".

L'album est fini, je suis prête à voir la fin du moment, mais elle reste contre moi, se laisse caresser, je l'entend me dire "si tu veux, je me mets toute nue". Je n'ai pas répondu qu'elle se déshabille, tout simplement, comme si elle allait prendre une douche, et puis revient vers moi. Le corps que j'ai dans les bras est un bijou. "tu devrais te mettre toute nue aussi". Elle n'a pas pour moi la pudeur qu'elle a pour elle, et viens aussitôt m'embrasser, glisse en une seconde un doigt, une bouche, je crois que je suis au paradis.

Longtemps, après que j'ai joui, elle me garde contre elle, sans bouger d'un millimètre, et moi non plus je n'ose pas bouger. Et puis elle m'allonge sur le divan, vient sur moi, à califourchon, me regarde comme si elle me découvrait maintenant, glisse ses mains sous elle et commence à se masturber. Je crois que maintenant je peux la caresser, je glisse moi aussi une main, sa voix douce qui reprend "non, ici non, s'il-te-plait". Après tout, je ne suis pas obligée de tout comprendre. Je l'entoure de mes bras, la laisse se guider dans son monde, elle respire à peine, et puis juste un petit bruit avant que je sente tout son poids sur moi. Nous avons du rester un an comme ça, sans bouger.

Elle puis elle s'est relevée, m'a posé un petit baiser sur le coin de la lèvre, s'est habillée. J'avais l'air bête toute nue, je me suis habillée aussi. Je devais avoir des questions dans les yeux, parce qu'elle m'a dit "excuse-moi, c'est parce qu'avec les filles, je n'aime pas tellement ça".

S. dis-moi juste une chose, si tu n'aimes pas ça avec les filles, alors avec les garçons, tu fais quoi au juste ?

K. est rentré, ils se sont raconté la moitié de leur vie, nous sommes allés tous les trois manger une pizza dehors, rentrés à la maison, il ne s'était rien passé. Nous avons ouvert le canapé, mis un drap et une couette pour elle, et puis nous sommes allés au lit. J'ai dit à K. "chut, tu n'a pas peur qu'elle nous entende", il a rit, c'est bien la première fois que je me préoccuppe de ce genre de pudeur, qu'il y a un petit bout de lui qui n'a pas peur du bruit, j'ai vite parlé à ce bout là de K., je crois que j'ai fait un peu de bruit.

K. s'est endormi, je suis allée à la salle-de-bain, l'ange dormait.

Hier en fin d'après-midi, j'ai dit que j'accompagnais S. quand elle est repassée à la maison, prendre son sac. Á la gare, elle m'a prise dans ses bras, ça a duré une douzaine de jours, "je t'aime tant, Anita, je t'aime tant", elle puis elle est montée dans son train.

Moi aussi je t'aime tant, S. Je n'ai pensé qu'à de bonnes choses. Je t'aime tant, S.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Assisterions nous à l'éveil d'une créature de sexe aux sens ouverts aux multiples possibilités des corps et des pulsions?
pour situer dans la trame, c'est après les histoires précédentes chronologiquement ou c'est un bon temporel avant/après?

anita a dit…

Mr Monde, j'ai le droit de reprendre l'histoire, boucher les trous, mettre du présent et revenir un peu en arrière... Mais là, ce week-end délicieux était avant le grand trou.
Suis-je donc une créature de sexe?

Anonyme a dit…

Mais personne ne conteste ton droit, tout au plus m'interroge-je sur ta nature...
Si ce week end précéde le grand trou alors, bien que la période soit évocatrice en elle même, je ne saurai te répondre au présent.
En ce qui concerne le tableau du passé, tu appartiens bien à mes yeux à cette espèce rare de femmes aimant les jeux de corps et libre de s'y adonner, comme le montre l'apparente simplicité de tes actes et de leur "mise en verbe".
A te lire