jeudi, octobre 30, 2008

Dans mes bonnes résolutions, il y avait plus ou moins le projet de savoir où je vais. C'est assez mal parti.

Roland a retouvé ses mains. Bandages enlevés, elles sont comme marbrées, des plaques rouges et brunes. Il va rester des mois comme ça, et faire des greffes de peau en janvier si tout va bien. Il fait des exercices pour retrouver l'agilité de ses doigts, de la sensibilité. Il va reprendre son travail, je ne le vois presque plus, on se croise parfois le soir, il arrive quand je pars.
Il me chuchote, qu'il voudrait me voir, que ses mains, etc. Parfois, deux secondes dans le couloir, dans ses bras, il me dit qu'il voudrait du temps avec moi. Je voudrais aussi, je crois, mais je ne fais pas beaucoup d'effort.

Et puis une averse, je ne sais pas si providentielle, qui durait, à l'heure où je devais repartir, Madame S. a dit "Roland, tu pourrais ramener Anita, au moins jusqu'au métro, la pauvre !". J'ai vaguement protesté, nous étions déjà dans le garage. Ses mains sur le volant, l'air de choses rouges posées là par erreur.
"je t'ai dit, quand je retrouve mes mains, je te caresse". Je regarde sa main en haut de ma cuisse, ça fait un ensemble de couleurs, ma peau, la sienne, la culotte. Ça me fait bizarre, je prend sa main pour la guider, c'est plus pour ne pas voir ces plaques de peau. On ne va pas très loin, il démarre pour m'accompagner, c'est maintenant que je voudrais qu'il continue.

J'ai passé la soirée à me demander si ça voulait dire que je trompe K.

J'en ai parlé à L. Elle pense que on ne trompe pas si il n'y a pas de pénétration, si c'est avec un con, et que entre nous ça ne compte pas, c'est de l'amitié. Je lui ai dit que Roland était déjà venu dans mon derrière, et qu'il n'est pas con. Elle dit "c'est limite".

Je ne lui parle pas de son mari. Elle me demande si je continue de voir Luc, non, il téléphone à peu près tous les jours pour me dire des obscénités, mais je ne le vois plus.

Elle continue de voir son amant Polonais, dit-elle, et pense qu'elle trompe son mari (pénétration + pas con).

Je ne pense pas que K. me trompe. Quand je fais l'amour avec lui, je pense souvent à Roland, et je ne suis pas très à l'aise avec ça.

Roland a dit, Vendredi après-midi, sa mère ne sera pas là et lui à la maison. J'y vais, j'y vais pas ? Je crois que je préférais quand il avait ses bandages, et que je jouais les dominatrices de salle-de-bain. Je crois que j'ai aussi envie de le sentir dans mes bras.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

La simplicité de l'écriture présente tout comme naturel, leger, allant de soit. Trés bons moments à tous lire, mais quelle curiosité sachant que tout cela date de plusieurs années, qu'en est il de ton présent?

anita a dit…

patience, Mr Monde. Oui, je reprends le fil de l'histoire, parce que j'avais arrêté trop longtemps. Et après je rattrape le temps, et je raconterai, bientôt, le passé plus récent, et puis aujourd'hui. Il y a eu un long voyage au milieu.

Anonyme a dit…

:-) c'est exactement ce que je devinais... à te lire!